Matam, jeudi 30 octobre 2025. — Une importante mobilisation de femmes a investi les rues de Matam aujourd’hui pour demander au Général Mamady Doumbouya de confirmer officiellement sa candidature à l’élection présidentielle prévue en fin d’année. Au terme d’un face‑à‑face avec les manifestantes, le maire de Matam a exprimé publiquement son appui à leur initiative et appelé au maintien du caractère pacifique des rassemblements.
« Les citoyens sont libres d’exprimer leurs convictions », a déclaré le maire lors de son allocution. « Aujourd’hui, les femmes ont décidé partout de dire qu’elles veulent le Général Mamady Doumbouya comme leur président — on ne peut pas leur interdire cela. Elles sont sorties manifester, et je leur apporte mon soutien indéfectible. » Le maire a insisté sur le droit de la population à demander des clarifications sur l’intention du chef de l’État et a salué la spontanéité du mouvement féminin.
S’adressant directement aux manifestantes, il a ajouté : « Tant que vos actions restent pacifiques, vous aurez notre appui. Nous sommes derrière vous. Nous voulons juste savoir si le Général sera candidat ; c’est le désir de la quasi‑totalité des Guinéens. » Pour faciliter la circulation et éviter les blocages, le maire a également demandé aux femmes de libérer les axes de passage afin que les autres citoyens « puissent vaquer à leurs affaires », tout en les invitant à rester à proximité pour chanter et exprimer leur soutien.
La présidente du mouvement féminin local, Arianna Mariama, a pris la parole pour expliquer les motivations des manifestantes : « Comme l’a dit notre maire, ce qui nous a mobilisées aujourd’hui, c’est l’urgence : il ne reste que trois jours avant la clôture des candidatures. Nous voulons que le Général rompe son silence et annonce s’il a déposé sa candidature. » Elle a précisé que les femmes sont prêtes à revenir dans la rue — « même demain » — et, si nécessaire, à bloquer les routes, jusqu’à ce qu’elles obtiennent une réponse officielle.
Arianna Mariama a défendu le choix des femmes et la légitimité de leur action : « La politique n’est pas une religion ; chacun est libre de son choix. C’est la première fois que je fais campagne pour quelqu’un, mais c’est à cause de sa façon de faire et du travail visible qu’il accomplit pour la Guinée. Nous le soutenons à 100 %. Général, sortez de votre silence, sinon nous reviendrons. »
La manifestation s’est déroulée dans une ambiance à la fois festive et déterminée, entre chants, prises de parole et messages d’encouragement. Les participantes ont rappelé leur volonté d’exprimer publiquement ce qu’elles présentent comme une aspiration populaire, et non une opération organisée par un parti.
			
