Washington, 3 décembre 2025 – Les États-Unis s’apprêtent à accueillir en 2026 le sommet des vingt plus grandes économies du monde, une première depuis 2009. Et pour la diplomatie américaine, cet événement ne sera pas qu’un simple rendez-vous international : il marquera le lancement d’un « nouveau G20 », pensé pour refléter les priorités géoéconomiques de l’administration Trump.
Le sommet aura lieu en décembre 2026 à Miami, mégalopole dynamique qui symbolise, selon le Département d’État, les valeurs fondatrices de la prospérité américaine : innovation, esprit d’entreprise et résilience. La rencontre coïncidera avec le 250ᵉ anniversaire des États-Unis, un contexte que Washington souhaite transformer en vitrine de leadership mondial.
Trois chantiers centraux pour le G20 version 2026
Sous l’impulsion de Marco Rubio, secrétaire d’État, le G20 2026 reposera sur trois priorités stratégiques :
Alléger les contraintes réglementaires afin de libérer l’investissement.
Sécuriser des chaînes d’approvisionnement énergétiques fiables et abordables, loin des tensions géopolitiques.
Accélérer les technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle, levier de croissance globale.
Les premières réunions sherpas et financières sont programmées à Washington dès la mi-décembre 2025, avant une série d’événements sectoriels tout au long de 2026.
La Pologne fait son entrée : un signal géopolitique fort
Décision notable : la Pologne rejoint officiellement la table des grandes économies mondiales. Washington présente Varsovie comme l’exemple type d’un pays ayant su transformer l’héritage du bloc de l’Est en moteur de croissance.
Un choix qui n’est pas anodin : au-delà des performances économiques, les États-Unis renforcent ainsi un nouvel axe transatlantique, au moment où les équilibres mondiaux se redessinent.
Une rupture nette avec Pretoria
Dans un ton inhabituellement direct, le Département d’État pointe « les dérives » de la présidence sud-africaine du G20 en 2025. Washington accuse Pretoria de :
bloquer des négociations,
ignorer les positions américaines,
imposer des priorités « idéologiques »,
et même divulguer des données confidentielles de négociateurs américains.
Résultat : les États-Unis n’inviteront pas l’Afrique du Sud à participer au G20 pendant leur présidence.
Dans l’analyse américaine, l’économie sud-africaine « décroche visiblement du concert des grandes nations », conséquence de politiques internes jugées hostiles à l’investissement et au secteur privé.
Un G20 qui se veut recentré sur l’économie mondiale réelle
Avec ce repositionnement, Washington entend remettre au centre du débat les moteurs traditionnels de croissance : compétitivité, innovation, énergie et investissements. Une orientation qui tranche avec les thèmes mis en avant par la présidence sud-africaine, notamment le changement climatique, la diversité et la dépendance à l’aide.
Pour les États-Unis, l’objectif est clair : offrir au G20 une nouvelle feuille de route économique, débarrassée des « distractions politiques » et capable de répondre aux transformations profondes liées à l’IA et aux nouvelles technologies.
Un leadership assumé
Marco Rubio, en poste depuis janvier 2025, rappelle que la diplomatie américaine sous Trump se veut plus affirmée : « un département d’État qui place l’Amérique d’abord ».
Le sommet de Miami sera un test majeur pour mesurer la capacité de Washington à rassembler ses alliés autour de cette vision renouvelée du G20.

