En Guinée, on est les champions, toujours dans l’euphorie… mais seulement dans un domaine : l’illusion. Ici, on rêve plus qu’on ne travaille. On attend les miracles comme on attend la pluie en saison sèche. Pendant ce temps, les autres nations bâtissent, forment, investissent et planifient tout. Nous, on reste assis à regarder le train passé, les chances nous filer entre les mains.
Dès qu’une équipe se qualifie, c’est la même chanson : « Elle va ramener la coupe ». Sans gêne, sans préparation, sans fondations. Résultat ? Trente ans que nous avalons la même soupe amère.
La Tanzanie, l’Ouganda, le Mozambique, l’Eswatini… Autrefois, ils tremblaient face à nous. Aujourd’hui, ils nous corrigent proprement sans pitié. La Tanzanie est même devenue l’Eldorado de nos joueurs. Quelle humiliation.
Et nos échecs ne s’arrêtent pas là : la CAF nous offre gratuitement l’organisation de la CAN, les autorités d’alors refusent d’investir dans la construction des infrastructures sportives. Ironie du sort : on n’est même pas qualifiés à cette CAN.
Que veut-on vraiment ?
La vérité qui dérange :
• Pas d’infrastructures.
• Deux d’écoles de sport seulement dans tout le pays.
• Pas de médecine sportive digne de ce nom.
• Pas d’organisation.
• Pas de plan de développement.
• Pas de suivi.
Pendant ce temps, les présidents se succèdent : Bruno, Super V, Antonio, Sampil… et aujourd’hui Sorel…
Alors, arrêtons de rêver. Regardons-nous en face pour reconnaître qu’on ne fait du sérieux. Tant que nous resterons dans ce cercle vicieux, le football guinéen n’aura pas d’avenir. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets… et chez malheureusement nous, on accumule les défaites chaque année et la déception est totale chez les supporters.
Milla Camara

