Le 6 novembre 2025, le ministère guinéen des Mines a adressé une lettre officielle aux sociétés AGB2A-GIC et SD Mining, leur enjoignant de retirer tout matériel minier installé sur le périmètre précédemment attribué à Axis Minerals, aujourd’hui au cœur d’un litige judiciaire avec l’État guinéen devant les tribunaux américains.

Cette injonction, signée par le secrétaire général Aboubacar Kourouma, fixe un ultimatum au 10 novembre et menace plus de 3000 emplois directs ainsi qu’un investissement privé estimé à plus de 300 millions USD.
En réaction immédiate, AGB2A-GIC a sollicité un moratoire auprès du ministère, tout en réitérant ses propositions transactionnelles déjà formulées depuis l’arrêt de ses activités en mai 2025.

L’entreprise guinéenne propose le versement de 250 millions USD, dont 125 millions immédiatement et le reste dans un délai de six mois, en contrepartie de la reprise de ses opérations et de la commercialisation des six millions de tonnes de bauxite extraites et toujours stockées sur le site.

Elle s’engage également à verser 2 USD par tonne exportée, conformément aux conditions du contrat d’amodiation initialement signé avec Axis Minerals.
Malgré l’ordre d’évacuation adressé aux deux sociétés, des preuves irréfutables indiquent la présence de nouvelles bornes estampillées SDM sur le périmètre concerné indiquant que SD Mining n’a jamais cessé ses activités sur le site (voir images ci-dessous).
Cette entreprise, détenue par des intérêts étrangers, a poursuivi ses opérations, notamment au niveau du port de Kokaya, d’où elle aurait exporté sa production issue du permis retiré à Axis.

Pourtant, récemment (le 14 novembre 2025), une mission devait se rendre sur les lieux pour constater de visu le retrait du matériel minier…
En parallèle, AGB2A-GIC se voit toujours empêchée d’évacuer ses propres stocks depuis mai, ce qu’elle considère comme une entrave injustifiée.

Cette situation soulève des interrogations sur la gestion équitable du dossier. Des experts du secteur minier s’interrogent sur les raisons d’un traitement différencié entre les deux sociétés, alors que le permis n’a pas encore été officiellement réattribué.
Le bornage effectué par SD Mining, en dépit de l’ordre d’évacuation, alimente les soupçons de favoritisme et ravive les critiques autour du Memorandum of Understanding signé puis annulé par le ministère des Mines.


AGB2A-GIC appelle à une clarification urgente de la situation et à une équité de traitement, estimant que les deux entreprises devraient pouvoir opérer dans des conditions transparentes et équilibrées, sans privilège accordé à l’une au détriment de l’autre.
Maïmouna Traoré, juriste, Paris (France)

