La question du différend opposant AGB2A-GIC à son partenaire dans le cadre du permis AXIS ne devrait pas être appréhendée sous le prisme du conflit, mais plutôt comme une opportunité de démontrer la capacité de l’État guinéen à protéger, encadrer et accompagner l’investissement national.
Monsieur Ahmed Kanté, à travers sa société AGB2A-GIC, n’est pas un investisseur ordinaire. Il est un entrepreneur guinéen qui, convaincu du potentiel de son pays, a investi plus de 300 millions de dollars dans la construction d’un port minéralier moderne, conforme aux normes internationales.
Cet investissement colossal, réalisé sans soutien extérieur, traduit une foi profonde en la Guinée, en son économie et en son avenir industriel.
Alors que de nombreux investisseurs étrangers rapatrient leurs bénéfices, M. Kanté a choisi de réinvestir sur le sol guinéen, créant ainsi des emplois directs et indirects, et contribuant à la valorisation du contenu local, conformément aux engagements du gouvernement en matière de souveraineté économique.
Face au différend né dans le cadre de l’exécution du permis AXIS et au courrier du ministère des Mines invitant les sociétés concernées à retirer leurs équipements du site, les dirigeants d’AGB2A-GIC ont fait preuve d’un esprit de responsabilité et de patriotisme économique.
Plutôt que de céder à la confrontation, ils ont proposé un moratoire et un plan de sortie de crise : une démarche constructive, pacifique et respectueuse des intérêts de toutes les parties, notamment de l’État et des communautés locales.
Ce plan vise notamment à :
Préserver les investissements déjà réalisés sur le terrain ;
Garantir la continuité des activités minières sans perturbation sociale ou environnementale ;
Assurer une solution gagnant-gagnant pour l’État, les investisseurs et les populations ;
Éviter un contentieux juridique international susceptible d’entacher l’image du pays et de décourager les futurs investisseurs guinéens.
Refuser le moratoire et le plan de sortie de crise reviendrait à envoyer un signal négatif aux investisseurs guinéens et à la diaspora. Cela reviendrait à dire qu’un Guinéen, même lorsqu’il investit légalement, crée des infrastructures d’intérêt national et respecte les normes, n’a aucune garantie de protection dans son propre pays.
Une telle position pourrait être interprétée comme un acte d’injustice économique, contraire à l’esprit du CNRD, qui a toujours prôné la promotion du contenu local, la souveraineté économique et la valorisation des compétences nationales.
De plus, refuser cette main tendue d’AGB2A-GIC, alors même que la société propose une voie de compromis, pourrait être perçu comme une tentative de règlement de compte personnel, plutôt qu’une décision fondée sur les intérêts stratégiques de la Guinée.
Il appartient donc à l’État, garant de la stabilité et du développement, d’encourager la voie du dialogue et du consensus.
Le plan de sortie de crise proposé par AGB2A-GIC n’est pas une faiblesse, mais un acte de maturité et de responsabilité. Il démontre la volonté d’un acteur national de préserver l’intérêt supérieur du pays, de protéger les emplois et de sauvegarder la crédibilité de la Guinée sur la scène minière internationale.
Il serait incompréhensible que la Guinée, à l’heure où elle cherche à attirer davantage d’investissements privés et à renforcer le contenu local, rejette la proposition d’un de ses fils les plus engagés dans le développement économique du pays.
Le plan de sortie de crise d’AGB2A-GIC doit être accepté, soutenu et mis en œuvre avec diligence.
C’est la voie de la raison, du patriotisme économique et de la protection des intérêts nationaux.
Plutôt que de fragiliser un investisseur national exemplaire, l’État guinéen gagnerait à transformer cette crise en un modèle de gouvernance constructive, où les différends sont résolus dans le respect mutuel, la transparence et la recherche du bien commun.
Soutenir le plan de sortie de crise d’AGB2A-GIC, c’est soutenir la Guinée.
C’est affirmer que la Guinée croit en ses propres fils, en leur capacité à bâtir, investir et transformer durablement le pays.
Daniel KOLIÉ
Expert en management des ressources humaines et en insertion socioprofessionnelle

